Hydrophobia dégage une série d’incompréhensions quant aux choix des développeurs de chez Dark Energy. Pour faire simple, dans Hydrophobia, vous avez 5 phases bien distinctes : Primo, trouver la porte qui bloque le passage ; Secundo, trouver la clé d’activation grâce au MAVI, une interface mobile permettant de lire des inscriptions sur les murs invisibles à l’œil nu ; Tertio, dézinguer tout le beau monde qui se ramène pour vous empêcher de trouver le code ; Quarto, trouver et pirater le système et enfin Quinto, passer la porte qui était bloquée et… rebelote. Si cela semble bien sympathique, cette répétitivité aura du mal à passer auprès de la majorité des joueurs. Par ailleurs, bien que nous soyons dans un paquebot, le chemin est habilement tracé et linéaire avec des portes bloquées, des passages bouchés par un éboulement ou des flammes. De petits objectifs annexes, comme sauver une personne des griffes des Malthusiens, empêcher une explosion ou autre, sans forcément avoir d’incidence sur le scénario, n’auraient pas été de refus. Autre incompréhension, Kate ne peut se plaquer contre un mur ou une caisse afin de se protéger des tirs ennemis si elle n’a pas dégainé son arme auparavant, ce qui peut parfois entraîner des morts dont on se serait bien passé. En dehors de ça, de petites trouvailles comme le fait de contrôler des portes ou des caméras de surveillance à distance via le MAVI font plaisir à voir, mais cela reste trop peu en matière de diversité.
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Ce manque de diversité est également visible en ce qui concerne les décors. Certes nous sommes dans un paquebot, mais profitez bien du balcon de votre appartement car ce sera la seule phase en extérieur du jeu. La réalisation est plutôt correcte dans l’ensemble, même si c’est bien là qu’Hydrophobia subit les conséquences de cinq années de développement et d’une dématéralisation du jeu. Malgré tout, l’HydroEngine, fer de lance du jeu, est impressionnant autant visuellement que part son comportement et sa dynamique. Véritablement bousculée lorsqu’une vague arrive sur Kate, l’empêchant alors de viser convenablement, les tirs et explosions dans l’eau sont remarquablement biens réalisés. A l’opposé, la représentation des flammes laisse à désirer mais bon, nous dirons que nous ne jouons pas à Pyrophobia. Autre détail qui a le mérite d’être signalé, l’animation de Kate a été soigné. Notre héroïne met ses mains devant le visage dès que vous vous approchez trop près des flammes ou avant de se prendre un torrent d’eau en pleine poire. Pour terminer dans la réalisation, ne vous attendez pas à une superbe bande-son puisque l’unique musique est crispante à souhait et le doublage anglais zéro pointé, tout droit sorti d’une sitcom, que ce soit Kate ou son ami Scoot.
Alors qu’il avait tout pour être une véritable bombe rafraîchissante, Hydrophobia n’est finalement qu’un bon petit divertissement de quelques heures, avec un joli cliffhanger, histoire de compléter le tableau de l’inachevé. Et ce n’est pas le misérable défi en bonus, se bouclant en 20 minutes top chrono, qui saura apaiser l’immense déception d’un jeu tant attendu à la rédaction depuis plusieurs années…