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Revue du jeu Heavy Rain - fin

 Suite de la chronique sur le jeu Heavy Rain.

Ce qui m'ennuie un peu , c’est l’impression que Heavy Rain est bâti comme un shooter sur rails. C’est-à-dire que les points de départ et d’arrivée sont tous deux déterminés et peu importe ce que vous faites, vous arriverez à la même destination, par le même chemin. Certes, il faut faire des choix en route, mais dans le cadre d’une enquête policière, c’est un peu trop directeur à mon goût.

 

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Là où Quantic Dream a tenté d’innover, c’est de créer un système d’embranchements pour que le scénario puisse se dérouler de différentes façons, en fonction de vos choix et de la réussite ou de l’échec de certaines actions. Ainsi, le jeu peut se terminer de sept façons, incluant l’échec. Mais attention, Heavy Rain est bien loin d’un Memento ou The Sixth Sense au niveau de la scénarisation. Le scénario est bourré de trous, de supercheries et d’éléments d’enquête bidon. La découverte du meurtrier sera sans aucun doute une grande déception pour plusieurs, moi inclut. Ça m’a enlevé le goût d’y rejouer pour voir les autres fins possibles. 

Heavy Rain se démarque surtout dans sa manière de faire vivre l’histoire plutôt que de suivre son déroulement, comme c’est le cas avec le cinéma. Les relations avec les autres et la violence en particulier prennent alors un tout autre sens. En responsabilisant le joueur des décisions à prendre, leur dénouement devient très personnel. C’est une expérience tout à fait adulte et du coup le jeu vidéo fait un pas en avant en vue de son émancipation comme forme d’art et d’expérience humaine. C’est rare qu’un développeur brise le moule traditionnel et lorsque ça arrive, tous les autres créateurs doivent en tenir compte.

 Malgré la pluie incessante et ses défauts, Heavy Rain réussit tout de même à briller par moments. Le monde est crédible, déprimant et réalisé avec soin. Ça fait penser au lugubre Silent Hill et à l’univers pluvieux et noir de Se7en. Le détail des visages et le soin porté aux animations faciales ajoutent beaucoup à la crédibilité du jeu des comédiens, bien que ça n’empêche pas d’avoir l’impression d’un groupe de personnages stéréotypés et sans profondeur. Le travail au niveau des voix est généralement très bon et vous avez le choix entre l’anglais à l’américaine, que j’ai préféré, et le français de France. La bande sonore est franchement excellente, que ce soit les bruitages ou la musique qui réussissent à créer cette tension délectable qu’on peut trancher au couteau.

   

Jouabilité

 Mécanique intéressante qui cherche à augmenter l’immersion et la participation du joueur pour en faire une expérience interactive. Déplacements imprécis. 18 /20

  

Scénario

 Intrigue classique (cliché) dont le punch final manque de... punch! Le dénouement est illogique. Les personnages manquent un peu de profondeur. C’est surtout le rythme auquel se déroule le jeu qui garde le joueur accroché. 15 /20

 

Qualité graphique

 Beaux visuels. Visages superbes et capture de mouvement de qualité, pour les visages en particulier. Patch de 250 Mo pour un jeu sans mode multijoueur ni de jeu en ligne. Manifestement, il a été publié avant d’être prêt. On remarque d’ailleurs des bogues impardonnables où il faut redémarrer le jeu. 17 /20

 

Qualité sonore

 Musique d’ambiance superbe, voix crédibles. Quelques petits problèmes de synchro. 19 /20

  

Durée de vie

 Sept fins possibles, à condition d’avoir le goût de rejouer! 14 /20

 

 

Heavy Rain est un spectacle de danse moderne qui se déroule en plein air, à pluie battante. Ses artistes livrent une performance unique dont le seul prix d’entrée est d’accepter les quelques désagréments des éléments qui, il faut l’avouer, font partie de l’expérience.

 

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