De pouvoir enfin mettre la main sur la version finale d’Oblivion était pour moi une véritable délivrance. Du même coup, écrire cette critique sera probablement un vrai cauchemard car je dois bien l’admettre d’entrée de jeu, Oblivion est un jeu exceptionnel à mon avis, il me sera difficile de choisir de quels aspects parler et lesquels omettre.
Le gros problème de nos jours dans la vie des gamers, c’est le « hype » massif que certains jeux génèrent. Parfois, c’est pour vrai (World of Warcraft, Half-Life 2), d’autres fois, c’est tout juste moyen (Doom III, Madden 20XX) ou carrément insuffisant selon ce qui se dit au départ (Fable, Medal of Honor ). Je me doute que certains n’aimeront pas mon commentaire sur Fable; ne vous méprenez pas, Fable est un bon jeu, mais seulement 10% des choses que Peter Molyneux avait promis aux gamers se sont rendus à la version finale du jeu. Je dois l’admettre, j’étais vraiment inquiet pour Oblivion. Surtout après la version précédente Elder Scrolls V – TESO . J’ai vu le jeu à deux reprises avant sa sortie finale et plus le temps passait, plus les graphiques devenaient ternes, plus le jeu semblait avoir des problèmes de performance ici et là. Évidemment, j’espérais qu’Oblivion puisse à tout le moins répondre à la grande majorité des joueurs. Après avoir passé une bonne quarantaine d’heures dans le jeu, je suis un peu surpris d’admettre qu’Oblivion ne fait pas juste répondre à mes attentes, il les dépasse carrément.
The Elder Scrolls IV : Oblivion se déroule dans un monde différent de Morrowind, à savoir dans la province de Cyrodiil. Sans grande surprise, on commence dans une prison (c’est un classique de la série) où l’on rencontre l’empereur. Celui-ci semble nous reconnaître, suite à l’un de ses rêves. Selon lui, nous avons un rôle important à jouer et demande aux gardes que l’on puisse le suivre dans un passage secret qui, par chance, débouche dans notre cellule. Jour de chance, me direz-vous. Éventuellement, notre gentil empereur se fera zigouiller par des assassins dans les premières minutes du jeu. Mais celui-ci s’en doutait fort probablement; il nous donne une amulette et nous demande de trouver le seul dauphin qui reste dans Cyrodiil pour ainsi fermer les portes de l’enfer (Oblivion). Tout ceci semble fort nébuleux au début du jeu, mais le tout trouvera vite des explications au fil de la quête principale.
La série Elder Scrolls est reconnue pour faire des jeux de rôles de type « carré de sable », à savoir que la liberté y est totale. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, pensez un peu à Grand Theft Auto, mais dans un contexte médiéval. Mais encore mieux que GTA, il nous est possible de tout faire et aller partout dès le début du jeu. C’est d’ailleurs ce qui avait refroidi bien des joueurs à la sortie de Morrowind; une trop grande liberté sans être guidé, ne serait-ce qu’un peu. Dans Oblivion, les concepteurs ont compris. Sans nous prendre par la main durant tout le jeu (voir Final Fantasy X), les joueurs ont toujours une idée sur ce qu’ils ont fait, ce qu’ils font et ce qu’ils feront. De un, nous avons maintenant une boussole qui nous indique des éléments intéressants autour de nous. De deux, le journal a complètement été revu, nous permettant d’activer une quête ou une autre; du coup, un curseur se mettra sur notre boussole et notre carte pour nous indiquer où est la suite de la quête. On a également droit à la possibilité de voyager instantanément d’un endroit déjà découvert à un autre (évidemment, il faut l’avoir découvert au préalable, mis-à-part les grandes villes).
Certains puristes éviteront de prendre le « fast travel » et je dois admettre que plus souvent qu’autrement, je préfère l’éviter aussi car je trouve que cela gâche le plaisir d’immersion. De plus est, c’est en se promenant que l’on découvre le plus de trucs intéressants.
Bon, donc, je disais, liberté totale. Oblivion propose évidemment aux joueurs la quête principale que vous pouvez faire ou non. De plus, on a droit à 4 guildes et à l’Arène qui ont, eux aussi, des histoires à part entière où il vous est possible de faire des quêtes. Ajoutez à cela une panoplie de quêtes secondaires et plus de 200 donjons différents et vous en avez pour des heures et des heures. Mais heureusement, le journal remodelé nous permet de prendre autant de quêtes que l’on veut et les faire à notre vitesse et dans l’ordre que l’on veut. Cela vous tente de faire quelques combats dans l’arène avant de retourner à vos tâches dans la guilde des guerriers ? Vous êtes en direction d’une quête pour un alchimiste et vous tombez sur une caverne inexplorée ? Vous êtes en train de faire la quête principale et vous débarquez dans une nouvelle ville que vous n’avez jamais vue encore ?
Vous allez vendre des trésors que vous avez trouvés et vous devez régler des problèmes politiques entre les marchands ? Un vampire vous a mordu et vous avez le choix d’en devenir un ou chercher pour une cure ? C’est vrai qu’un vampire a des habiletés très intéressantes, mais êtes-vous prêt à payer ce prix ? Vous aimeriez créer un item vous permettant de marcher sur l’eau ou une magie qui vous permet de voir la nuit ? Bref, je pourrais continuer pour des heures, vous voyez le portrait, Oblivion est une mer de possibilités, il n’en tient qu’à vous.