En marge d’un excellent FIFA 10, PES 2010 débarque avec son lot présumé d’améliorations et de correctifs. Est-ce que cela sera suffisant pour renverser la tendance et réinstaller la licence de Konami sur le trône des simulations de foot ?
Il y a encore trois ans, PES était le jeu le plus populaire qui soit. Tous les voyants étaient au vert : un produit d’une qualité exceptionnelle, une concurrence à la ramasse, une PS2 fortement implantée dans les foyers. Le jeu était Pro-Evolution-Soccer mondialement connu, même au-delà des frontières habituelles du jeu vidéo. Pro Evolution Soccer était ce compromis parfait entre réalisme et virtuel. Il fédérait aussi bien les joueurs occasionnels que les fans avides de tournois, de compétitions et de victoires. Oui mais voilà. Trois ans plus tard, PES a perdu de sa superbe. Konami a mal digéré le passage à l’ère Haute Définition et peine à élaborer un moteur 3D qui tienne la route.
Le gameplay, autrefois si fluide et réaliste, apparaît désormais comme saccadé et porté par une idéologie trop « arcade ». Pour ne rien arranger, FIFA a redressé la barre de manière spectaculaire, devenant en deux ans à peine, le leader incontesté et incontestable du football sur consoles : en 2019 c'est FIFA qui fait la course en tête alors que PES tente de combler son retour (voir le débat fifa-pes)
Mais cette année, PES pourrait bien rectifier le tir et recouvrer son lustre d’antan. C’est Seabass (producteur de la licence) lui-même qui l’a promis dès l’automne 2008. C’est donc avec impatience et enthousiasme que l’on a enfin pu décortiquer et analyser en profondeur ce Pro Evolution Soccer 2010.
PES 10 Un nappage plus appétissant : les graphismes
En surface, les changements annoncés par Seabass sautent aux yeux. L’habillage et l’interface ont été retravaillés de façon à rendre la navigation entre les menus plus claire que par le passé. Les commentaires en match ne sont plus assurés par Paganelli et Jeanpierre mais par le tandem du dimanche soir sur Canal+, à savoir Grégoire Margotton et Christophe Dugarry. Un duo certes moins exaspérant que le précédent mais dont les paroles manquent encore de variété et d’à-propos. Au niveau des modes de jeu, si PES 2010 n’offre rien d’inédit, il s’avère malgré tout plus cohérent que l’an dernier. Surtout en ce qui concerne la Ligue des Masters, beaucoup moins superficielle que ce à quoi elle nous a habituée. Pour notre plus grande joie, on peut désormais laisser des recruteurs se charger des transferts, choisir ses sponsors et disputer les compétitions européennes officielles.
Enfin, la licence de Konami a incontestablement progressé du point de vue graphique. La modélisation des joueurs stars est impressionnante de réalisme, de la chevelure au grain de la peau en passant par la texture des maillots. En fonction des événements (un but, une faute, une expulsion, etc), les expressions des visages varient en temps réel pour un rendu franchement impressionnant. Et même si, visuellement parlant, le jeu n’est pas encore aussi fin qu’escompté, les progrès sont tels qu’on ne peut que les saluer.
Probleme PES 10 : une Rigidité cadavérique
Passons maintenant au cœur du sujet. Ces deux dernières années, c’est surtout le gameplay qui avait fini par décevoir l’ensemble de la communauté. Pour ce nouvel épisode, Konami a tenté de colmater la plupart des brèches Pro-Evolution-Soccer-2010 observées par les fans. A commencer par le déséquilibre entre l’attaque surpuissante et la défense gruyère. Afin de stopper les effusions de buts et les scores fleuves, les développeurs ont tout mis en œuvre pour compliquer la construction des attaques et le déclenchement des frappes. Un choix discutable qui amène à un résultat assez invraisemblable puisque l’inertie et la latence ont encore été amplifiées. Entre la pression d’une touche de la manette et la conséquence que cela entraîne dans le jeu, il se passe parfois plus d’une seconde.
Tout simplement aberrant !